Démissions d’Armand De Decker et de Jean-Luc Van Raes : des décisions logiques mais tardives

Le mois de juin aura été marqué par deux démissions au sein des rangs libéraux de la majorité uccloise, celles d’Armand De Decker et de Jean-Luc Van Raes. Elles ont été provoquées, comme d’autres récemment dans diverses communes ou régions de Belgique, par des affaires symptomatiques d’une certaine dérive de nos institutions et de l’usage inconsidéré que quelques élus font malheureusement du pouvoir.

Armand De Decker qui était revenu aux affaires en avril après quatre mois d’arrêt-maladie a donc finalement jeté le gant. Le groupe Ecolo a pris acte de cette démission, que nous avions déjà sollicitée lors du conseil communal de novembre 2016. Même si nous regrettons qu’elle soit intervenue tardivement, il s’agit d’une décision logique dans l’intérêt d’Uccle et de ses habitants. Qu’ils aboutissent ou non à une condamnation pénale, les agissements de M. De Decker dans le cadre du dossier dit du Kazakhgate sont éthiquement intolérables. Or, la fonction de Bourgmestre requiert une exemplarité morale vis-à-vis des citoyens. S’il n’est pas directement lié aux prérogatives communales, on ne peut nier que le Kazakhgate a terni l’image d’Uccle.

Ce pas de côté d’Armand De Decker, même s’il a fait le choix de demeurer conseiller communal, devrait garantir davantage de sérénité dans la gestion communale, pendant que la commission d’enquête et la justice poursuivent leur travail.

Le groupe Ecolo a par ailleurs demandé que si l’un ou l’autre élu ucclois devait être mis en cause dans une affaire au cours des mois à venir, il pose sans attendre le même acte que M. De Decker.

Quelques jours plus tard, c’est le président du CPAS d’Uccle Jean-Luc Van Raes qui présentait sa démission, épinglé pour avoir additionné fonctions et rémunérations (vice-président de la SRIB, président du CPAS, membre du Comité des Régions…) au-delà de ce qui était admissible. Que le responsable d’une institution qui vient en aide aux plus précarisés, et qui mérite qu’on s’y consacre à 100 %, pouvait occuper diverses fonctions et percevoir des rémunérations cumulées nettement supérieures à celle du Premier ministre, était évidemment choquant et symboliquement désastreux. Nous l’avions déjà déploré. Sans évoquer ici les questions que cela soulevait sur le plan juridique.

Il a été remplacé par un autre élu néerlandophone, Stefan Cornelis.

Pour ce qui est de la fonction maïorale, deux élus libéraux étaient candidats à la succession d’Armand De Decker : Marc Cools et Boris Dilliès. C’est ce dernier qui a été plébiscité à l’occasion d’un vote interne au MR. Il sera, selon toute vraisemblance, officiellement installé à l’occasion du conseil de septembre. Par ailleurs un nouvel échevin, dont l’identité n’est pas encore connue, devrait aussi être désigné.

Uccle est confrontée à de nombreux défis qui ne tolèrent pas de tergiversations. Il est en effet temps de s’employer à restaurer l’image écornée de notre commune.

En tant que 2e force politique uccloise, soyez certain qu’Ecolo poursuivra inlassablement son travail de contrôle démocratique critique et vigilant tout en veillant à porter, aux côtés des habitants, des propositions innovantes et créatives pour faire d’Uccle une commune qui soit plus « mobile », plus juste et plus verte.