Quand le journal communal Le Wolvendael se mue en journal du MR local
Voici trois ans, à quatre mois des élections régionales et fédérales et à quelques semaines à peine de la comptabilisation des dépenses électorales, le Wolvendael, journal « ucclois des informations communales, culturelles et commerciales », consacrait une pleine page à l’annonce d’une conférence au Centre culturel (mis à disposition aux frais de la princesse) dont l’orateur n’était autre que Didier Reynders, chef de groupe du MR local et tête de liste à la Chambre. La presse s’en était fait largement l’écho.
Dans son numéro de février, le Wolvendael consacre cette fois 2/3 de page à la présentation d’un ouvrage de l’Echevin B. Dilliès et à la séance de dédicaces qui s’en est suivie. La valeur commerciale de pareil espace peut être estimée à environ 1200 euros.
Une nouvelle fois ce type de publication au profit du parti (trop ?) dominant sur le plan local pose question. Où cela s’arrêtera-t-il ?
Par le plus grand des hasards figurait également sur cette page du Wolvendael une insertion d’Ecolo Uccle annonçant une conférence au sujet des multinationales (qui fut d’ailleurs une belle réussite). Dont coût : 617 euros pris en charge par la section.
Le Wolvendael n’a pas, en dehors des activités et manifestations publiques classiques, à consacrer des reportages ou des articles à la gloire d’un édile ou d’une formation politique, cela ne me semble pas sain. Ou alors, il y a lieu de transformer cet outil en un magazine indépendant. Or, à l’heure actuelle, le contenu rédactionnel du Wolvendael – à l’exception du cahier central « Informations communales » – relève du Centre culturel, qui dépend lui-même de la Commune d’Uccle.
Voilà en substance, le point de vue que j’ai défendu lors du dernier conseil.
En réponse à mon interpellation qui consistait à savoir si pareille publication partisane avait sa place dans le journal communal, le Collège a invoqué la liberté rédactionnelle et a indiqué que le 2/3 de page concerné n’avait pas été financé par l’Echevin, « pas plus que quelqu’un ne paierait pour un article le concernant dans La Libre ou Le Soir » (sic). J’ai dû me pincer pour m’assurer qu’il ne s’agissait pas d’un (mauvais) rêve. Le Collège a toutefois reconnu que ce n’était pas une publication heureuse et qu’il appellerait le rédacteur en chef à davantage de prudence à l’avenir.
Si ce type de publication/procédé pour le moins discutable sur le plan éthique devait se reproduire, Ecolo ne manquera pas de le dénoncer.