Budget 2017 : la charge de la dette n’a jamais été aussi élevée

Le budget ordinaire (dépenses de fonctionnement récurrentes) s’élève à 143,5 millions €, en boni de 2,8 millions. Le budget extraordinaire (dépenses d’investissement) avoisine les 40 millions €.

Le pourcentage que représente la charge de la dette (remboursement du capital + intérêts) dans le budget n’a jamais été aussi élevé : il culmine à 10,4 % du budget contre 6 % voici encore quelques années (en montant absolu, la dette culmine à près de 140 millions d’euros contre 60 millions d’euros il y a 10 ans, une hausse de plus de 200 %). Lorsque la part du budget qui est consacrée au remboursement de la dette augmente, cela implique forcément que les marges pour mener diverses politiques se réduisent. Cette hausse de la dette s’explique notamment par les besoins de financement liés au projet de regroupement des services communaux sur le site Ex-Fabricom (angle rue de Stalle-rue Gatti de Gamond).

Ce projet permettra sans doute des synergies, des économies d’échelle et garantira indubitablement à certains agents communaux de meilleures conditions de travail, mais il aura forcément un impact sur le dynamisme du quartier d’Uccle centre (nous plaidons à cet égard pour l’élaboration d’un plan spécifique d’accompagnement des commerçants). Par ailleurs, il coûtera nettement plus cher que ce que l’on nous avait annoncé : plus de 34 millions € contre 24 millions € prévus initialement, soit une différence d’au moins 10 millions € !

La fiscalité locale diminue (très) légèrement en 2017 : moins 1,5 % à l’IPP (revenus du travail) après une baisse équivalente l’an dernier. Parler pour autant de taxshift, comme d’aucuns le font, n’est toutefois pas faire preuve d’une grande correction. Cette réduction modeste à l’IPP ne compense en effet aucunement la forte hausse (de près de 10%) de l’impôt foncier décidée fin 2015 par la majorité MR-Défi-cdH.

Afin de développer une fiscalité locale plus juste, le groupe Ecolo avait proposé et obtenu la création d’une prime pour les « petits » propriétaires occupants et ce afin de les immuniser de cette augmentation. Le dispositif retenu ne va toutefois, à nos yeux, pas (du tout) assez loin : il ne vise que les propriétaires qui entreraient dans les conditions pour l’octroi d’un logement social et le budget dégagé n’est que de… 50.000 € par an (au regard de plus de 4 millions € de recettes supplémentaires, c’est naturellement dérisoire). Nous avons dès lors plaidé la semaine dernière pour l’élargissement du public bénéficiaire de cette prime par exemple aux jeunes ménages et aux personnes pensionnées en débloquant un budget de… 500.000 €. Notre amendement a été rejeté. Toutefois, comme la majorité a régulièrement écarté nos amendements par le passé avant de concrétiser nos idées quelques mois plus tard, nous ne perdons pas espoir.

La dotation au CPAS n’augmentera que de 1,5 % en 2017. Lorsque l’on sait que les besoins sociaux sont toujours plus prégnants, à Uccle aussi, et que la hausse moyenne de la dotation de ces dernières années était de 2,5 %, cela ne nous semble ni sérieux, ni réaliste. Le président libéral du CPAS, Jean-Luc Van Raes, pourtant membre de la majorité, ne dit d’ailleurs pas autre chose. Comme l’an dernier, nous nous interrogeons : quel sens cela a-t-il de présenter un budget communal en boni en sous-estimant les besoins du CPAS ? Ici aussi l’amendement que nous avons déposé a été écarté.

Un mot enfin sur le secteur associatif (mouvements de jeunesse, clubs sportifs, associations environnementales…). Il n’est pas gâté par le Collège actuel, la baisse de subsides étant de 15 % depuis 2012, 20 % si on y ajoute l’inflation.

Le format de cette newsletter ne me permet pas de développer une analyse exhaustive du budget ou de l’état des finances locales, ni de reprendre des graphiques ou tableaux comparatifs détaillés. Mais je me tiens bien évidemment à votre disposition pour davantage de précisions.